Analyses & Dossiers

Ces auteurs de BD refusés avant de devenir des légendes

Mikl Mayer a connu des hauts et des bas. Ses œuvres, bien que de plus en plus suivies par un public fidèle, ont encore du mal à séduire les éditeurs. Mais il n’est pas le seul : l’histoire de la bande dessinée regorge d’exemples d’auteurs qui ont d’abord connu l’échec, les refus et les doutes, avant de devenir des références mondiales.

Parce que, oui : la galère fait souvent partie du chemin vers le succès.

Zep : dix ans de refus avant Titeuf

Zep, le créateur de Titeuf, est un exemple marquant de persévérance. Pendant près de dix ans, il présente ses projets à différents éditeurs qui, tous, les refusent. Son dessin est jugé trop « enfantin », son humour « invendable ». Certains lui conseillent même de changer de voie. Mais Zep continue à croire en son personnage, un petit garçon drôle et insolent qui parle comme les enfants parlent vraiment.

En 1992, les éditions Glénat acceptent enfin de publier Titeuf. Les deux premiers tomes passent presque inaperçus, mais dès le troisième, le bouche-à-oreille fait son effet. Très vite, Titeuf devient un phénomène : des millions d’exemplaires vendus, des dessins animés, un film et même une exposition à la Cité des Sciences. Une revanche éclatante pour un auteur que personne ne voulait publier.

René Goscinny : la précarité avant Astérix

On associe aujourd’hui René Goscinny à des monuments de la BD comme Astérix, Lucky Luke ou Iznogoud. Mais ses débuts ont été tout sauf faciles. Installé aux États-Unis dans les années 1940, il vit dans une grande précarité, enchaîne les petits boulots et peine à placer ses dessins. À l’époque, rien ne laisse penser qu’il deviendra l’un des scénaristes les plus célèbres du monde.

Son destin bascule lorsqu’il rentre en Europe et rencontre Morris, avec qui il travaillera sur Lucky Luke, puis Albert Uderzo. Ensemble, ils créent en 1959 un petit Gaulois moustachu dans les pages du magazine Pilote. Au départ, Astérixn’est qu’une série parmi d’autres… jusqu’à devenir l’un des plus grands succès de l’histoire de la bande dessinée, traduit dans plus de 100 langues et vendu à des centaines de millions d’exemplaires.

Marjane Satrapi : Persepolis, jugé trop intime

Lorsque Marjane Satrapi propose Persepolis aux éditeurs, beaucoup lui répondent que son projet n’intéressera personne. Trop intime, trop politique, pas assez universel, selon eux. Elle raconte en effet son enfance en Iran pendant la révolution islamique, son exil en Europe et la difficulté de trouver sa place entre deux cultures.

Mais une fois publié, Persepolis fait l’effet d’un choc. Le récit touche les lecteurs bien au-delà du cercle attendu : son humour, sa sincérité et son dessin épuré séduisent un public mondial. Traduit en plus de 30 langues, vendu à des millions d’exemplaires, adapté en film d’animation primé à Cannes et nommé aux Oscars, l’album prouve que l’intime peut devenir universel.

Robert Kirkman : les extraterrestres qui n’existaient pas

Avant The Walking Dead, Robert Kirkman peine à s’imposer. Ses premiers comics ne rencontrent pas leur public, et son projet de série sur des survivants dans un monde infesté de zombies ne convainc pas les éditeurs. Pour sauver son idée, il invente un mensonge audacieux : il assure qu’au fil de l’histoire, une révélation montrera que l’épidémie est liée… à des extraterrestres.

Séduit par cette promesse, l’éditeur accepte. Les aliens n’apparaîtront jamais, mais la série, elle, devient culte. The Walking Dead se vend à des millions d’exemplaires et donne naissance à l’une des franchises télé les plus populaires du XXIe siècle.

Les mangakas : de l’ombre à la gloire mondiale

Akira Toriyama (Dragon Ball)

Toriyama commence sa carrière dans l’échec. Ses premiers mangas sont ignorés, certains éditeurs lui conseillent même d’abandonner. Il persiste pourtant, envoie encore et encore de nouvelles histoires, jusqu’à créer Dr Slump, son premier succès. Quelques années plus tard, Dragon Ball devient un phénomène planétaire, qui influence toute la culture manga et anime.

Eiichiro Oda (One Piece)

Jeune, Oda rêve de devenir mangaka, mais il essuie plusieurs échecs aux concours organisés par les magazines. Il travaille comme assistant, mal payé et peu reconnu, pendant des années. Mais il n’abandonne pas, peaufine son univers et finit par lancer One Piece en 1997. Vingt-cinq ans plus tard, c’est le manga le plus vendu de tous les temps, avec plus de 500 millions d’exemplaires écoulés.

Naoko Takeuchi (Sailor Moon)

Avant Sailor Moon, Naoko Takeuchi publie plusieurs récits qui passent totalement inaperçus. Elle hésite, doute, mais continue à chercher son style. En combinant romance, magie et super-héroïnes, elle trouve enfin la formule gagnante. Sailor Moon devient une icône mondiale, déclinée en animés, films et produits dérivés.

Moralité : la galère forge les légendes

Ces histoires montrent que le succès n’arrive presque jamais du premier coup. Zep, Goscinny, Satrapi, Kirkman, Toriyama, Oda, Takeuchi… tous ont traversé des années de refus et de doutes. Mais ils ont persévéré, jusqu’à imposer leurs univers.

En BD comme ailleurs, la clé est souvent de continuer malgré les échecs. Parce que derrière chaque refus peut se cacher… le succès de demain.

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