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Astérix en Lusitanie : la potion magique fonctionne-t-elle encore ?

Soixante-cinq ans après leur première apparition, Astérix, Obélix et Idéfix reprennent la route dans un 41ᵉ album très attendu, Astérix en Lusitanie. Signé par Fabcaro au scénario et Didier Conrad au dessin, ce nouvel opus transporte nos irréductibles Gaulois jusqu’au Portugal, entre satire culturelle et nostalgie graphique.
Mais au-delà de l’événement éditorial, ce tome interroge une question essentielle : comment renouveler une série patrimoniale sans en trahir l’esprit ?

Après Astérix et le Griffon, Fabcaro et Didier Conrad poursuivent leur collaboration pour ce nouvel épisode. L’histoire débute dans le village armoricain bien connu, lorsqu’un ancien esclave lusitanien vient solliciter l’aide des Gaulois pour libérer un ami retenu par les Romains. Astérix et Obélix acceptent naturellement la mission et embarquent pour une aventure en terres méridionales, sous le soleil de la péninsule ibérique.

Le choix du Portugal n’est pas anodin : c’est une première pour la saga, qui a déjà emmené ses personnages de la Bretagne à l’Inde, en passant par la Corse ou encore l’Égypte. Ce décor inédit permet d’introduire de nouvelles références culturelles et de jouer avec les contrastes entre traditions locales et humour gaulois.

Une sortie qui s’inscrit dans la continuité de la légende

Chaque parution d’Astérix est un véritable événement éditorial. Publiée dans plus de cent pays et traduite en plus de cent langues, la série continue de fédérer plusieurs générations de lecteurs. L’album Astérix en Lusitanie s’inscrit dans cette continuité, avec un dessin fidèle à l’esprit d’Uderzo et un ton humoristique toujours aussi ancré dans le jeu de mots et la satire.

Encore un voyage pour Astérix !

Les auteurs s’appuient sur une recette éprouvée : un duo de héros complémentaires, une intrigue accessible à tous et une galerie de personnages secondaires hauts en couleur. Si certains critiques pointent une utilisation parfois appuyée des clichés culturels, l’ensemble conserve la légèreté et le rythme qui font le charme intemporel de la série depuis plus de soixante ans.

Les critiques des médias

Les premiers retours sur Astérix en Lusitanie oscillent entre enthousiasme et réserve. La presse salue la qualité graphique et la fidélité au style d’Uderzo, mais pointe un scénario parfois convenu.

« Cet album aura du succès, mais manque de piquant et se perd dans les bons gros clichés. »
Télérama

« Le cliché va bon train… Déceler autre chose que de l’humour dans ce catalogue d’idées reçues sur les cultures étrangères est une fausse piste. »
Le Monde

« Les clichés sont bien là, mais inertes, sans saveur, transformant l’album en épisode de plus dans l’exploitation commerciale d’un personnage de bande dessinée. »
Courrier International (reprenant la presse portugaise)

« Un album efficace et plaisant, porté par l’humour typique de la série. »
Bulles de Culture

Entre éloge du dessin et critiques sur la répétition des thèmes, la réception reste contrastée. La plupart des médias s’accordent toutefois sur un point : Astérix en Lusitanie reste un épisode solide, fidèle à l’esprit de la série, mais sans véritable audace scénaristique.

Les apparitions d’Astérix dans la BD, de la caisse au cosmos

Dans la BD En caisse ! de Mikl Mayer, Astérix, Obélix et Idéfix font une apparition inattendue dans l’épisode 7 de la première partie. La scène met en scène les célèbres Gaulois au comptoir d’un supermarché, venus réclamer leur met favori d’un ton très naturel. Un décalage comique savoureux, typique de l’humour de la série, qui détourne les situations du quotidien en multipliant les clins d’œil à la culture populaire.

Ils sont fous ces clients !


En intégrant les héros gaulois dans cet univers moderne, Mikl Mayer signe un hommage discret mais évident à la bande dessinée française et à l’héritage de Goscinny et Uderzo. Cette planche, visible sur la page WebBD du site miklmayer.fr, illustre à quel point Astérix et Obélix dépassent aujourd’hui leur propre univers pour devenir de véritables icônes culturelles.

De la Gaule à la culture mondiale

Plus de six décennies après sa création, Astérix dépasse le cadre de la bande dessinée pour devenir un véritable symbole culturel. Ses expressions, ses stéréotypes joyeux et son esprit frondeur font partie du patrimoine collectif.
Son influence s’étend bien au-delà des albums : on retrouve des clins d’œil dans Iznogoud, Les Dingodossiers, Spirou et Fantasio ou Léonard, et même dans les Simpson Comics. Chaque apparition témoigne d’un même respect : celui d’un héros qui a su incarner la France avec humour, irrévérence et humanité.

La potion de la nostalgie

Astérix en Lusitanie ne bouleverse pas la formule magique, mais il rappelle combien cette série, même dans sa simplicité, continue de fédérer.
L’humour y reste bon enfant, le rythme maîtrisé, et le plaisir de lecture intact. Si certains y voient un manque d’audace, d’autres y trouvent un repère familier dans un monde éditorial en perpétuelle mutation.
Entre continuité, héritage et auto-référence, Astérix reste ce qu’il a toujours été : un miroir de notre époque, qu’elle se déroule sous les chênes d’Armorique… ou dans les rayons d’un supermarché.

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Mikl Mayer

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