Analyses & Dossiers

Les 10 BD les plus What The Fuck !

On vous a classé les 10 BD les plus What The Fuck ! Entre ratages cultes, délires hallucinés et virages inattendus, certaines surprises risquent bien de vous faire lever un sourcil. Et croyez-nous, vous ne verrez plus ces albums du même œil après ça…

Certaines BD nous font rêver, d’autres nous font réfléchir… et puis il y a celles qui nous laissent bouche bée. Voici un classement des moments où la BD a franchi la frontière du raisonnable pour plonger dans le pur WTF.

10. Mister Wonderful (Daniel Clowes)

Daniel Clowes, maître du malaise graphique, livre ici une histoire qui commence par un rendez-vous amoureux apparemment banal. Mais la narration déraille très vite : les pensées parasites du héros s’incrustent dans les dialogues, l’image se brouille avec ses hallucinations et chaque geste banal devient un moment gênant. On est à mi-chemin entre une comédie romantique et un cauchemar social.

Pourquoi c’est WTF : Parce qu’on croit lire une romance ordinaire et qu’on finit enfermé dans l’esprit d’un homme incapable de vivre normalement. Le décalage entre le banal et le délirant crée un effet d’étrangeté unique.
Pourquoi il est n°10 : Parce que son WTF est subtil et psychologique. Il déstabilise, mais moins violemment que les autres titres de ce classement.

9. Les Idées noires (Franquin)

Le papa de Gaston Lagaffe révèle ici son côté le plus sombre. Finis les gags de bureau et les siestes à rallonge : place à la guerre, aux pendus, au désespoir et à un humour noir d’une cruauté implacable. Chaque planche est un choc, d’autant plus surprenant qu’elle vient d’un auteur réputé pour sa légèreté.

Pourquoi c’est WTF : Parce que l’écart entre l’image publique de Franquin et ce qu’il livre ici est énorme. Découvrir son univers cauchemardesque quand on attend du burlesque est une expérience déroutante.
Pourquoi il est n°9 : Parce que son effet WTF repose surtout sur le contraste avec l’image de son auteur. Fort, mais moins durable qu’un album entier construit sur cette logique.

Les français en ce moment…

8. Les aventures de Jodelle (Guy Peellaert)

Publiée en 1966, cette BD pop-art psychédélique plonge son héroïne dans un monde bariolé où se mélangent érotisme, politique et satire de la société de consommation. Chaque planche explose de couleurs et de références, donnant plus l’impression de feuilleter une exposition pop qu’une bande dessinée au sens classique.

Pourquoi c’est WTF : Parce que la BD se lit comme un délire visuel, saturé de messages et d’excès, au point qu’on ne sait plus si l’on doit la suivre comme un récit ou l’admirer comme un collage psychédélique.
Pourquoi il est n°8 : Parce que son WTF est fascinant mais lié à son époque. Un choc artistique, mais qui parle surtout aux lecteurs sensibles au style des années 60.

7. People : Les dessous de la célébrité (Mikl Mayer)

Dès son annonce, cinq mois avant la sortie, People avait fait couler beaucoup d’encre. Présentée comme une plongée satirique dans les coulisses du showbiz, elle promettait une critique mordante du monde des stars. Mais le résultat déçoit : caricatures trop lourdes, intrigues surjouées, ton excessif qui noie toute subtilité. Mikl Mayer lui-même a reconnu qu’il s’agissait d’un ratage. Le projet d’une suite est abandonné. Pourtant, ce faux pas aura servi : des personnages comme Sam ont été entièrement réinventés et mieux exploités dans Mes papas & moi.

Pourquoi c’est WTF : Parce que le décalage entre l’attente (immense, alimentée par la promo) et la réception (glaciale) est spectaculaire. Une BD qui voulait être mordante mais qui a surtout perdu ses repères.
Pourquoi il est n°7 : Parce que son importance reste “locale” à la carrière de son auteur, mais elle illustre parfaitement le WTF d’un ratage devenu fondateur.

L’album est introuvable… et tant mieux !

6. Happy Tree Friends – les comics dérivés

Transposition en BD d’une série culte d’Internet, ces albums mettent en scène de petits animaux adorables qui s’entretuent dans une avalanche de gore. Le contraste est flagrant : des visages mignons façon cartoon qui subissent des mutilations atroces. Sur papier, l’effet est encore plus violent que dans le dessin animé, car chaque case figée laisse le temps de détailler l’horreur.

Pourquoi c’est WTF : Parce qu’on ne s’attend jamais à ce qu’un lapin rose souriant se retrouve décapité dans la case suivante. Le décalage entre esthétique enfantine et violence extrême est si brutal qu’il en devient comique.
Pourquoi il est n°6 : Parce que le concept est clair dès le départ : on sait à quoi s’attendre, le choc est donc fort mais moins surprenant à long terme.

5. L’Incal (Jodorowsky & Moebius)

Un monument de la science-fiction, à la fois culte et déstabilisant. John Difool, antihéros paumé, traverse un univers saturé de prophéties mystiques, de visions hallucinées, de mutants étranges et de métaphores philosophiques. Chaque page déborde de symboles, au point de donner le vertige.

Pourquoi c’est WTF : Parce qu’on ne sait jamais si l’on lit une grande fresque visionnaire ou un délire totalement insaisissable. L’Incal bascule en permanence entre la clarté et l’incompréhensible, laissant le lecteur perdu mais fasciné.
Pourquoi il est n°5 : Parce que son WTF est indissociable de son génie. C’est une œuvre qui déroute volontairement pour frapper fort et rester inoubliable.

4. Donjon Parade (Trondheim & Sfar)

Spin-off de la saga Donjon, Parade inverse les codes de l’heroic fantasy. Ici, les dragons sont dépressifs, les quêtes ridicules, les héros pleurnichards. Chaque cliché est renversé pour devenir une blague absurde. Ce qui devrait être héroïque devient comique, et ce qui devrait être épique tourne à la farce.

Pourquoi c’est WTF : Parce qu’il n’existe aucun repère stable : on croit entrer dans une quête épique, et tout est saboté pour provoquer le rire. L’univers lui-même devient une machine à dérision.
Pourquoi il est n°4 : Parce que c’est un WTF assumé et jubilatoire. On rit parce que c’est volontaire, pas parce que c’est raté.

3. Tintin – Vol 714 pour Sydney (Hergé)

Un Tintin sombre et étrange, où l’action se concentre dans des souterrains inquiétants, où l’hypnose manipule les personnages, et où des extraterrestres viennent sauver nos héros. Le réalisme de la série s’effondre. Ajoutons à cela des méchants ridiculisés, notamment Rastapopoulos, et l’on obtient un Tintin qui divise encore aujourd’hui.

Pourquoi c’est WTF : Parce que la cohérence d’une série ancrée dans le réel vole en éclats. Le mélange Tintin + aliens + méchants tournés en ridicule est une équation improbable.
Pourquoi il est n°3 : Parce que l’effet de rupture est immense dans une série mondialement connue. Mais l’album reste culte, ce qui l’empêche de chuter dans la catégorie “raté”.

Y a pas que Indiana Jones qui a vu E.T

2. Urotsukidoji (manga)

Symbole du genre ero-guro (érotique et grotesque), ce manga des années 80 combine sexe extrême, démons tentaculaires et violence surréaliste. L’histoire sert de prétexte à une succession de scènes outrancières, choquantes ou absurdes. C’est un monument du trop-plein.

Pourquoi c’est WTF : Parce que tout y est excessif : les créatures, les corps, la violence, l’érotisme. Le lecteur est pris dans un tourbillon qui dépasse toute logique et repousse les limites de la représentation.
Pourquoi il est n°2 : Parce que c’est l’exemple ultime du “trop, c’est trop”. Difficile de faire plus choquant et plus déconcertant.

1. Astérix – Le ciel lui est tombé sur la tête (Uderzo)

Au sommet, l’album le plus décrié d’Astérix. Exit les Romains, voici des extraterrestres inspirés de Mickey et Superman. Le ton change brutalement : de l’humour gaulois à la parodie de science-fiction. Les lecteurs ne savaient pas s’ils devaient rire ou pleurer. L’album a divisé, choqué et reste aujourd’hui encore un cas unique dans la saga.

Pourquoi c’est WTF : Parce que rien ne préparait les fans à voir Astérix côtoyer des parodies de super-héros américains. C’est un choc absolu, une rupture incompréhensible avec l’esprit original.
Pourquoi il est n°1 : Parce que c’est Astérix, un monument mondial. Le décalage est si fort que l’album est resté dans l’histoire comme l’exemple parfait du WTF en BD.

Le ciel lui est vraiment tombé sur la tête !

Conclusion

Ce classement prouve une chose : les BD les plus What The Fuck ne laissent jamais indifférent. Qu’il s’agisse d’albums cultes comme Astérix et Tintin, de mangas extrêmes ou de ratages comme People, toutes ont en commun d’avoir surpris, choqué ou amusé. Ces BD rappellent que le neuvième art n’est pas toujours sage, et que parfois, ce sont justement ces moments de pure étrangeté qui marquent le plus l’histoire de la bande dessinée…

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