Un article de La Dépêche du Midi a créé la surprise en révélant que Mikl Mayer travaille sur un projet d’album pour sa série emblématique « Mes papas & moi ». Un retour possible en librairie après plusieurs années d’absence.
Le passage de Mikl Mayer au BD Comic Strip Festival de Bruxelles devait être un temps fort de la rentrée. L’auteur, suivi par une communauté fidèle sur son site, devait y présenter deux projets phares : « En caisse ! » et « Mes papas & moi ». Finalement, le déplacement n’a pas pu avoir lieu. Mais un article de La Dépêche du Midi, annonçant sa présence, a mis en lumière une information importante : Mikl Mayer travaillerait sur une version longue de « Mes papas & moi », pensée pour une future édition en album.
Une absence prolongée depuis la COVID
Depuis plusieurs années, Mikl Mayer diffuse surtout ses œuvres en ligne. Sur son site, on peut lire plus de 450 pages de BD, dont une centaine gratuitement. Ses séries paraissent aussi dans la revue La Fringale Culturelle. En librairie, en revanche, le silence persiste.
Avant la pandémie de COVID-19, l’auteur avait signé un contrat avec une maison d’édition. La crise sanitaire a bouleversé ce projet et a mis fin à cette collaboration. Depuis, il a bien réalisé plusieurs pages, mais aucun éditeur n’a encore permis leur publication.
« En caisse ! », laboratoire d’une réinvention
Dans son article, La Dépêche du Midi évoquait également En caisse !, l’autre grand projet de Mikl Mayer. Cette série, portée par Ethan, raconte avec humour et réalisme les coulisses de la grande distribution. Elle illustre parfaitement la manière dont l’auteur envisage ses “versions longues”.
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Lorsqu’il a repensé En caisse !, il avait pris un choix audacieux : repartir quasiment de zéro et conserver seulement le personnage d’Alexandra, autour duquel toute l’intrigue a été reconstruite. Une manière de montrer qu’un univers peut être revisité, approfondi et transformé, quitte à s’éloigner de ses origines.
« Mes papas & moi », quelle version longue ?
C’est là que réside l’interrogation principale : quelle forme prendrait l’album long de « Mes papas & moi » ? La série, née en 2013 et poursuivie en ligne depuis, suit le quotidien d’un couple homoparental et de leur entourage, avec une alternance de légèreté et de récits plus sombres.
L’album long annoncé sera-t-il une continuité fidèle des épisodes déjà publiés, enrichis de nouvelles scènes pour former un récit fluide ? Ou bien s’agira-t-il d’une réinvention radicale, où certains arcs narratifs seraient réécrits, voire écartés, au profit d’une narration resserrée et inédite ?
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Un projet symptomatique des défis de l’édition
Cette question dépasse le seul cas de Mikl Mayer. Elle touche à l’évolution même de la bande dessinée indépendante. De nombreux auteurs issus du numérique cherchent aujourd’hui à franchir le pas de l’édition papier, attirés par la reconnaissance qu’apporte l’album, mais confrontés à la difficulté de trouver une place dans un marché saturé. La crise de la COVID-19 a accentué ces obstacles : plusieurs projets signés ont été suspendus ou annulés, et nombre d’éditeurs se montrent désormais plus frileux face aux prises de risque. Dans ce contexte, l’annonce d’un possible album pour Mes papas & moi est d’autant plus symbolique. Elle montre que les créations nées sur le web peuvent susciter l’intérêt de la presse traditionnelle et être perçues comme des projets capables de franchir le cap de l’édition.
Entre attente et incertitude
Le conditionnel reste de mise. Sans éditeur pour l’instant, il n’existe aucune date de publication, ni pour « En caisse ! », ni pour « Mes papas & moi ». Mais le simple fait que La Dépêche du Midi relaie ces projets montre que l’auteur reste actif, qu’il travaille à de nouvelles formes pour ses séries, et qu’il nourrit l’ambition de revenir en librairie après six années d’absence.
Une ambition intacte
Malgré l’annulation du rendez-vous de Bruxelles, l’annonce d’un album long pour « Mes papas & moi » résonne comme un signal : Mikl Mayer continue à avancer. Même si ces projets restent suspendus à la recherche d’un éditeur, ils témoignent d’une volonté claire : offrir une nouvelle vie à ses univers, entre humour, émotion et regard sur la société.
L’article est à retrouver ici
