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La politique et la religion dans le viseur

Tristan et Florian élèvent leur fils dans la BD “Mes papas et moi : Au fil des ans”. Une fiction qui semble encore trop dérangeante pour une partie de la société.

La BD “Mes papas et moi : Au fil des ans” raconte une histoire banale : celle de deux papas qui élèvent leur fils. Enfin, “banale”… jusqu’à ce que le simple fait qu’ils s’aiment et élèvent un enfant devienne un sujet de débat national, religieux, politique, et accessoirement de commentaires Facebook écrits en majuscules.
Dans la fiction, comme dans la vraie vie, ce n’est pas la famille qui fait problème. C’est le regard qu’on lui porte.

Une scène d’horreur pour certains – Extrait de “Au fil des ans”

Et ce regard, en 2025, est toujours un peu flou, souvent condescendant, et parfois carrément hostile.

Politique : ce que vous faites dans votre salon devient soudain sujet de commission parlementaire

Ce qui commence comme une histoire de biberons et de Lego se transforme progressivement en zone d’impact politique. Parce qu’étonnamment, éduquer un enfant sans être un homme et une femme mariés devant Dieu semble toujours être considéré comme une expérience sociale risquée.

Quand la politique s’en mêle – Extrait de “Au fil des ans”

On parle alors d’intérêt supérieur de l’enfant, de préservation des repères, de bon sens… Et tout cela sans jamais, ô grand jamais, consulter les familles concernées.
Dans “Mes papas et moi : Au fil des ans”, les décisions politiques surgissent comme la pluie un dimanche sans parapluie : sans prévenir, et toujours au pire moment. Et dans la vraie vie, c’est exactement pareil. Sauf qu’on ne tourne pas la page. On subit.

Religion : croire en Dieu, oui. Décider à sa place, non merci.

La religion, dans la BD comme dans la société, n’est pas un problème en soi. Elle devient inquiétante quand des gens s’en servent pour transformer leur propre foi en outil d’exclusion.

Dans certains pays, des centres de “guérison” de l’homosexualité existent toujours. Dans d’autres, ce sont les discours moralisateurs qui font le travail, avec cette douce phrase :

“Nous ne jugeons pas les personnes, seulement leurs choix.”

Traduction : on ne vous rejette pas… tant que vous êtes discrets, silencieux, célibataires, et que vous ne demandez rien pour vos enfants.

Où est le vrai démon ? – Extrait de “Au fil des ans”

Familles exposées, pas militantes

L’un des grands atouts de “Mes papas et moi : Au fil des ans”, c’est de ne pas montrer des super-héros militants. Tristan et Florian ne cherchent pas à convaincre, encore moins à provoquer.
Ils essaient juste de vivre ou de gérer la logistique complexe d’un goûter d’anniversaire.
Et pourtant, rien que ça, ça semble déjà trop pour certains.

Le simple fait de se promener à trois, de remplir une fiche scolaire, d’aller chez le médecin ensemble, devient une occasion de “réflexion sociétale”.
Pas parce qu’ils font du bruit mais parce que leur existence contredit un récit dominant que certains s’acharnent à maintenir, malgré la réalité.

Le débat d’idées vu depuis une cour d’école

Et puis il y a les fameuses “opinions”. Celles qu’on brandit comme des pancartes invisibles :

“Je n’ai rien contre, mais…”
“Les enfants ont besoin d’une mère.”
“C’est mon avis, respectez-le.”

Sauf qu’un avis n’est pas toujours inoffensif surtout quand il est formulé publiquement, sous un post, une BD ou une photo, et qu’il peut-être lu ou entendu par un enfant.
Un enfant qui vit très bien avec ses deux papas, jusqu’à ce qu’on lui explique — avec la douceur d’un marteau — qu’il serait sans doute mieux ailleurs, autrement, dans une autre vie.

Ce n’est pas une opinion. C’est un rejet déguisé.
Et dans la BD, comme dans le réel, ce rejet laisse des traces.

La fiction pour dire ce que la réalité préfère étouffer

La force de la fiction, c’est de pouvoir tout montrer sans hausser le ton.
Dans “Mes papas et moi : Au fil des ans”, il n’y a pas de grandes leçons, pas de slogans. Seulement des choix que les personnages n’auraient jamais dû avoir à faire.

Ce n’est pas une BD “à message”. C’est une BD qui met en lumière des réalités que certains préféreraient garder dans l’ombre.

Et c’est précisément ce qui la rend nécessaire.

Les couples LGBT emmènent aussi leur enfant à l’école – Extrait de “Au fil des ans”

Ce que la BD nous rappelle, que certains oublient

– Avoir deux papas n’est pas un problème.
– Avoir une société qui doute encore que ce soit possible, ça, en est un.
– Ce qui fragilise un enfant, ce n’est pas sa famille. C’est le regard qu’on lui impose dessus.

Et si une fiction suffit à déclencher autant de fantasmes, c’est peut-être que le vrai problème n’est pas dans la BD… mais dans les esprits qui la lisent avec des œillères.

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Mikl Mayer

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